À Carhaix, le débat sur le palais des sports prend un tour politique - Le Télégramme

Ce dernier n’a manifestement pas goûté certains arguments déployés par ses opposants. C’est le maire de Kergloff, Patrick Urien, qui s’était fait le porte-parole du groupe, jeudi soir, et ses propos ont fait réagir Christian Troadec, dimanche. Dans un communiqué, il estime que « ce que dit Patrick Urien est faux et mensonger lorsqu’il affirme que le sport sera le parent pauvre de cette salle au regard des jours d’occupation de 20 jours pour le sport ». Pour l’édile carhaisien, « le Palais des sports est bien un équipement sportif ». Patrick Urien assure, lui, avoir lu « une étude de la ville de Carhaix pour ce qui s’appelait, à l’époque, un palais des congrès, et ce projet ne visait pas à avoir une activité sportive prépondérante », maintient-il.

Le maire de Kergloff avait aussi évoqué le « coût exorbitant » du projet. Un argument que réfute également Christian Troadec : « Comment Patrick Urien peut-il dire cela alors qu’il refuse en parallèle que l’appel d’offres soit lancé, pour déterminer réellement le coût définitif de la salle ? ». Pour sa part, Patrick Urien maintient qu’il n’a reçu, à ce jour, aucun document sur la construction de ce palais des sports. « On a demandé des infos et on n’a rien eu », affirme-t-il. Selon Christian Troadec, « Patrick Urien, Jérôme Yvinec et Jacques Quiltu, par des arguments mensongers et des rencontres secrètes avec Jean-Luc Martin et Jérôme Tréhorel des Vieilles Charrues, ne visent qu’un but : détruire les projets porteurs de Carhaix et du Poher au détriment de l’intérêt général et au bénéfice d’intérêts particuliers et privés ». 

Les maires de Kergloff (à gauche), Patrick Urien, et de Cléden-Poher (à droite), Jacques Quiltu, sont parmi les délégués communautaires qui exigent d’être davantage informés avant de se prononcer, notamment sur le projet de palais des sports. (Le Télégramme/Jean-Noël Potin)

« On est allés chercher l’information nous-mêmes »

Sur le choix de statut juridique pour le Breizh Park, Patrick Urien dit préférer quant à lui une Société d’économie mixte « pour diluer le risque financier et permettre de faire rentrer des privés, comme les Vieilles Charrues, qui sont des gens compétents en matière d’organisation de spectacles ». Accusé par Christian Troadec d’agir « comme un faux nez des Vieilles Charrues », Patrick Urien confirme avoir récemment rencontré les organisateurs du festival : « Quand vous avez un projet, vous mettez tout le monde autour d’une table. On n’avait qu’un son de cloche, alors on est allés chercher l’information nous-mêmes !, se défend-il. On voulait leur demander pourquoi une SEM pouvait être dangereuse pour l’avenir du Breizh Park, comme l’avance le maire de Carhaix. Selon eux, il n’y a aucun risque, a priori, d’avoir d’énormes groupes français ou étrangers qui viendraient phagocyter le Breizh Park ». Il ajoute, ironique, que « la réunion n’était visiblement pas si secrète que cela puisque Christian Troadec en a eu vent ». 

Le silence des Vieilles Charrues

De son côté, le maire de Cléden-Poher, Jacques Quiltu, n’a pas souhaité commenter les affirmations de Christian Troadec : « Je ne réponds pas à ça. Nous avons prévu de rencontrer la presse mardi soir, et nous exposerons nos arguments à ce moment-là », explique-t-il. Par ailleurs, malgré plusieurs tentatives, ces deux dernières semaines, nous n’avons pas été en mesure de joindre le président de l’association des Vieilles Charrues, Jean-Luc Martin. Un silence qui peut surprendre. Volonté de calmer le jeu dans un contexte déjà tendu, ou peur de froisser les associations sportives locales, plutôt favorables au palais des sports ?

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